Thomas Polimé. L’histoire de la guerre du Suriname

Mis à jour le lundi 18 novembre 2019

Le jeudi 19 Septembre 2019, M. Thomas POLIME, un anthropologue et sociologue, venu du SURINAME, a tenu une conférence sur l’arrivée des réfugiés à Saint-Laurent-Du-Maroni en 1986.
Il nous a dit que, la cause de leur arrivée à St-Laurent-Du-Maroni est due à la guerre civile du SURINAME entre le président Dési Bouterse et Ronnie Brunswijk, son ancien garde du corps.

La guerre civile du Suriname
Le jungle commando est un groupe de guérilla surinamien fondée par Ronnie Brunswijk. Il entre en résistance contre le gouvernement militaire du colonel Dési Bouterse. Les rebelles luttent de 1986 à 1992, avant de rendre les armes après différents accords de paix.
Pendant cette guerre, toutes les populations ont été victimes (les Bushinengués, les Saramakas, les Cotticas et les Amérindiens). Le village de Moiwana, d’où est originaire Ronnie Brunswijk a été entièrement ravagé par l’armée.

La fuite dans la foret a pied pendant des jours
Dix mille personnes fuient leurs pays d’origine le Suriname. Ils fuient dans la forêt à pied pendant des jours puis ils traversent le Maroni. M. Polimé nous a raconté l’histoire de Monsieur Solega. Avec d’autres fugitifs, ils ont marché 7 jours et 7 nuits avant d’arriver sur le fleuve Maroni. En arrivant il ont du traverser le fleuve en bateau ou à la nage (certains se sont noyés) pour arriver à Saint Laurent.

Les camps de réfugiés
Une partie des réfugiés avait de la famille à Saint-Laurent et ont été hébergé. Mais une grande partie d’entre eux a été prise en charge par la préfecture et mis dans des camps de réfugiés. Il y en avait 4, à Saint-Laurent à côté de l’aérodrome, sur la route de Mana au PK8, à Charvein et à l’Acarouany à côté du village de Javouhey.
Le camp de Charvein est situé sur la commune de MANA. 77 tentes y sont installées avec plus d’une centaine de carbets-cuisines et de carbets à usage divers (rangement, travail...etc). Ils ajoutent encore 86 carbets habitations, hébergeant les familles et personnes désireuse de quitter la tente, pour obtenir une plus grande autonomie (la cohabitation) par couple est l’exception chez les Bushinengue. Peu à peu, la forêt alentour se transforme en clairière.
Quelques cultures vivrières sont pratiqués, mais sont uniquement utilisées en nourriture, le gouvernement français pourvoyant largement aux besoins alimentaires.

Le gouvernement français et les réfugiés
La France refuse la prise en charge des réfugiés par le haut commissariat aux réfugiés car elle veut rester maîtresse chez elle. Ainsi la France assume la totalité des frais de fonctionnement (hébergement, nourriture, et soins médicaux…) qui se sont élevés pour l’année 1987 à 52 millions de francs et dont 36 ont dépensé dan le département de GUYANE.
A la fin de la guerre, 80% des réfugiés veulent rester mais l’État français veut les faire partir. La préfecture donne de l’argent pour inciter les gens à repartir au Suriname ; 4 000 francs pour les adultes et 2 000 francs pour les enfants. Si certains partent, d’autres se cachent dans la forêt. Mais rapidement ils sont à court d’argent et décide de revenir. La commune de Mana leur donn des terres a cultiver.

Les conséquences de la guerre sur la ville de Saint-Laurent du Maroni
Il y a 33 ans, Saint-Laurent-du-Maroni était une ville de 5000 habitants. Quand les réfugiés s’y sont installé ; plus de 10 000 réfugiés ont construit des maisons tout ces gens ont augmenté la populations et transformé Saint-Laurent en une ville plus grande.

Votre avis personnel sur cette intervention
Cette guerre a été pour moi une légende. J’en ai entendu parler mais je n’ai pas creusé . Jusqu’au jour j’appelle mon arrière grand-mère pour lui raconter l’intervention avec Mr. Polimé. Elle m’a alors raconté quelle a vécu cette guerre. Et depuis j’ai fait une multitude de recherches sur cette guerre civile. Honnêtement, le président Bouterse a causé beaucoup de mort. Ce qui est décevant c’est qu’au jour d’aujourd’hui il est toujours président et se fait toujours respecter alors qu’il a causé tant de violence. Tous ces gens qui ont perdu la vie, ceux qui par peur de perdre la vie et pour sauver leurs enfants sont obligés de quitter leur domicile spontanément pour se réfugier comme des délinquants alors qu’il n’ont rien fait. Pour moi cette une chose que je ne pourrai jamais comprendre aujourd’hui c’est comme si cette guerre n’avait jamais existé. (C.B.)

Les élèves de la 2BP SPVL.


Pour aller plus loin.{{}}
Un article sur la guerre civile du Suriname et les jungle commandos a été publié dans le magazine Une saison en Guyane n°11 d’août 2013 (p.32-41).

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