Rencontre avec Mr Kei Miller, lauréat du prix Carbet 2019
Mis à jour le jeudi 19 décembre 2019
Le Mardi 26 Novembre, nous avons eu l’honneur d’accueillir le lauréat du Prix Carbet de Lycéens 2019. Ce concours avait pour Jury des élèves de classe littéraire de Guadeloupe, Guyane et Martinique. A la suite d’une rencontre à Cayenne pour choisir les meilleurs livres. La délégation de Guyane s’était envolée vers la Guadeloupe afin de défendre les livres sélectionnés et choisir le vainqueur qui fut, bien évidemment : By The River of Babylone .
Nous nous sommes rencontrés au CDI l’après-midi, afin d’échanger avec l’auteur de 41 ans qui originaire de la Jamaïque, vit en Angleterre où il y est plutôt connu comme poète. Dès les premières questions qui lui furent posées, on pouvait remarquer que Kei Miller était un homme très cultivé avec une élocution si propre et claire que l’on oubliait les mots derrière son discours, sans oublier quelques talents pour le chant. Nous avons appris qu’il avait récité un poème à la cours de la reine d’Angleterre devant la reine. Mais que ça s’était assez mal passé parce qu’il y questionner le colonialisme.
Il nous a d’abord expliqué la raison pour laquelle il avait écrit son livre et, à la surprise de nos nombreuses théories, c’était une histoire qu’un ami lui avait raconté. Touché par l’émotion dans le discours de son ami, il eu l’idée d’en faire livre. Il a souligné, en désignant deux élèves dans la classe, une avec des tresses, l’autre avec des cheveux colorés, qu’en Jamaïque c’était interdit à l’école. L’indignation sur le visage des élèves le fit alors rire.
Il continua également sur le titre du livre, et encore une fois, nos théories furent brisées lorsque nous avons appris que ce n’était pas lui qui avait choisi le titre, mais son éditeur. Le livre en anglais est : Augustown, nom du village dans lequel se déroulait l’histoire. Une élève a donc posé des questions sur un de ces personnages et Kei Miller montra une certaine passion à parler d’eux. Il expliqua qu’en réalité, il n’avait jamais aimé le personnage du professeur mais qu’il s’y était forcé. Nous avons aussi appris qu’il ne pouvait pas écrire des personnages masculins, qu’à chaque fois qu’il commençait, il finissait par écrire un personnage féminin.
Puis une autre élève a ouvert la question du rastafarisme en Jamaïque. Il nous a appris alors que la rastafarisme et la religion chrétienne n’étaient pas si différentes et qu’elles avaient beaucoup de connexions. "Rastafari is misogynistic" dit il, il ajouta également que lorsque une femme en Jamaïque coupe ses cheveux elle est respectée par la gent masculine "You carry this sense of dignity"
Les locks sont en eux mêmes, comme il nous l’a appris, une forme d’intimidation "It was mean to look dread-full. It was supposed to look awful, to make nice people feel terrified because we represents the low people taking back the power"
Ce fut une phrase très poignante qui renversa d’une certaine façon, les questions d’éthiques et de ce qui pouvait être considéré comme "moche" ou "convenable.
Une question sur l’appropriation culturelle par rapport aux locks fut alors posée. Il nous a appris que les locks en eux même étaient inspirés des guerriers Massaï et de la Bible. Pour lui, l’appropriation culturelle est trop spécifique, car il n’en aurait lieu que lorsque les crédits ne seraient pas donnés.
Et un petit retour sur les meilleurs phrases de cet auteur :
"They could show their annoyance, but not in a black way"
"When you cut your hair as a female in Jamaica, you carry this sense of dignity when you walk in the street. "Post creol continum spectrum "
" To be a good writer, you have to be curious, to have empathy, but no too much or not at all "
La séance c’est terminé sur une lecture d’un passage de la part de Nathiria Lo-A-Tjon et Lénaick Maïssa.
La photo de groupe
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